Journée mondiale de l’eau avec Danny MBUYI à Goma en RDC

Article : Journée mondiale de l’eau avec Danny MBUYI à Goma en RDC
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22 mars 2013

Journée mondiale de l’eau avec Danny MBUYI à Goma en RDC

 Danny MBUYI est membre active de Butterfly Effect Network. Il est le coordonateur national Association des Volontaires du Développement Durable en RDC/AVD RDCONGO. C’est un habituel de grands sommets. Il a également participé et animé plusieurs organisation. Il a participé à la semaine mondiale de l’eaudu 26 au 31 août 2012, à Stockholm (SUEDE); et à la Conférence de Parties (CdP) 18.

 

Goma en RDC 2010 par Agata Romeo Wikimedia (Communs)
Goma en RDC 2010 par Agata Romeo Wikimedia (Communs)

En cette veille de la journée mondiale de l’eau, Monsieur Danny MBUYI LUKUSA, parlez nous un peu de la situation dans votre pays et surtout dans votre ville ?

Pour rappel, la RDC dispose d’un fort potentiel de ressources en eau douce, avec 50 % des réserves du continent, une source énergie hydroélectrique considérable mais mal exploitée et un plan d’eau douce de 3,5 % de la superficie totale du pays, paradoxalement et malgré ses richesses en eau douce, l’accès à l’eau potable reste rare en RDC puisque seulement 28,5 % des populations des zones rurales ont accès à l’eau potable. Même en ville seules 85 % des habitants en bénéficient. Une situation critique, d’autant que la santé de la population, et en particulier la réduction de la mortalité infantile, passe par l’accès à l’eau potable.

 

L'accès à Goma en RDC par Danny MBUYI
L’accès à Goma en RDC par Danny MBUYI

Qu’est ce qu’il en est du point de vue sanitaire ?

Du point de vu sanitaire, la situation n’est guère plus brillante : En 1995, 48,4 % des ménages des villes de RDC disposaient de latrines hygiéniques ou définies comme telles (Latrines à évacuation dans le réseau urbain, à fosses septiques ou des toilettes améliorées à ventilation dites traditionnelles couvertes). Mais en 2001, ils n’étaient plus que 27,2. En zone rurale la situation est encore pire avec seulement 0,5 % des ménages étaient équipés (Pour 0,4% en 1995). Ces chiffres, ne tiennent d’ailleurs pas compte de la dégradation de la qualité des infrastructures publiques d’assainissement. Dans la majorité des cas, celles-ci n’ont pas été entretenus de façon régulière, sont  vétustes, inadaptées aux conditions de vie actuelles et en nombre insuffisant. Lorsque la pression démographique n’a pas eu raison des infrastructures existantes elles sont bien souvent tout simplement inadaptées aux conditions actuelles. Cette situation se traduit par de l’insalubrité qui constitue le quotidien de la majorité de la population congolaise.

Qu’est ce qu’est pour vous l’accès à l’eau ?

L’accès à l’eau potable et à l’assainissement représenterait une avancée économique non négligeable ; un gain que l’on peut évaluer entre 3 à 34 $. Chaque dollar investi à un effet direct entre 2 et 4% sur le PIB. La conjonction de ces problèmes liées à l’accès à l’eau associés au manque d’hygiène sont à l’origine de la plupart des décès chez les enfants de moins de 5 ans (2,2millions de mort dont 1,5 décès rien que pour des problèmes de dysenterie).

 

Une partie de la distribution d'eau à Goma en RDC par Danny MBUYI
Une partie de la distribution d’eau à Goma en RDC par Danny MBUYI

On parle de plus en plus de pollution atmosphérique, quelles sont les habitudes dans le pays ?

 La RDC est peu atteinte par la pollution atmosphérique, avec un taux d’émission de dioxyde de carbone (CO2) d’à peine 0,05 tonnes par personne en 2002, et une tendance plutôt à la baisse. Cependant la situation pourrait très vite évoluer et prendre l’allure d’une catastrophe, si rien n’est fait.

Aujourd’hui encore le charbon de bois est la source d’énergie ultra-dominante pour les populations de la région des grands lacs. Cette énergie serait renouvelable si la ressource forestière n’était pas consommée plus vite qu’elle ne pousse. Mais avec l’accroissement de la population, ce n’est plus possible. Par ailleurs la combustion du charbon de bois dégage de nombreuses suies extrêmement nocives pour la santé. Il est urgent de trouver une alternative durable.

A suivre…

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